Diplômé de l’École régionale des Beaux-Arts du Mans
Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, section peinture
Licence d’arts plastiques
Professeur certifié d’arts plastiques en collège et lycée
Vit et travaille en Touraine et dans des lieux familiers
Expositions de pastels et temperas
à la Galerie des Remparts au Mans et à la galerie Kimpel Lézé à Loches
Exposition à la Galerie Veyssière Sigma à Tours du 14 au 28 octobre 2023
Travaux réalisés
• Séries de peintures sur le « portrait » d’un espace servant d’atelier.
• Séries de pastels secs et lavis de paysages « sur le motif » pendant les années d’enseignement.
• Séries de peintures avec cendres et charbon de bois d’après des lavis d’arbres à partir de 2013.
• Séries de peintures sur toiles de grands formats autour des feuillages, des bambous, des arbres et plus largement des paysages d’espaces familiers mélangeant différentes sources telles que la photo, le dessin, la mémoire des lieux.
Certains de ces paysages sont recomposés par des superpositions, des effacements, des repentirs…
» La peinture de Jacques Dubois n’est que de la peinture. Elle ne sert qu’à voir de la peinture. Et puis c’est tout. Elle n’a rien à dire, elle ne dit rien, et elle revendique à l’évidence ce silence et l’impose en retour. La peinture du Jacques Dubois débarrasse la perception de tout langage. Elle nous invite à aller hors les mots, comme la réalité se découvre mieux hors les murs.
Drôle d’affaire alors d’essayer d’en dire quelques phrases.
Il est ainsi plus facile de dire ce qu’elle ne veut pas être : un message, une interpellation, une provocation, pas même un thème ou un sujet, on le devine en un coup d’œil. Rien qui symbolise, idéalise, sublime ou magnifie. C’est entendu.
Ni les mots du concept, ni les mots du récit. Chaque élément du tableau rapprochable à de la figuration ne doit être prétexte à de l’anecdote. Et quand ça pourrait être éventuellement le cas, Jacques s’en émeut et le tableau attend patiemment son repentir. Une peinture de Jacques Dubois, c’est au minimum un mois de gestation, et des toiles, détruites avant l’heure, qui ne verront pas le jour.
De la même façon on ne trouvera rien de Jacques Dubois lui-même dans ses toiles, sinon son goût de voir le paysage, les végétaux, les œuvres. Le sens n’est pas à trouver du côté biographique, et c’est tant mieux – de toute façon, il n’y a pas de sens. Ces grands rectangles de toile ne sont pas des miroirs d’artiste qui s’y dévoile. Et cette absence d’auteur donne à sa peinture son immédiate hospitalité. Le peintre nous invite simplement à partager nos regards sur sa toile.
Jacques arrache à sa peinture les significations qui l’empêcherait d’être vue vraiment, comme le sculpteur travaille par soustraction, en enlevant de la matière
Même les éléments fondamentaux de la peinture, dessin et couleur, ne sont pas là pour être vus certes il y a des formes et des teintes, évidemment, mais on n’admire pas le trait éclatant; et la couleur, dans ses nuances discrètes, ne viendra pas accrocher l’œil. Ni m’as-tu-vu ni vulgaires, les tableaux de Jacques, qu’on y reconnaisse montagnes, plaines, chemins, feuillages, bambous, ombrages, etc. sont d’abord des constructions picturales, res mentale qui se tiennent toutes seules, dans un subtil équilibre où chaque élément trouve sa place par rapport aux autres. C’est la condition pour que notre œil d’emblée l’accepte et puisse à sa guise s’y balader.
Car il n’y a pas de chemin de lecture imposé. Comme devant un paysage, nous voyons d’abord le tout (d’où l’importance du grand format), puis à sa guise l’œil se focalise à tel détail par lequel il pénètre le sens de la profondeur jusqu’à la matière qui l’arrête, se déplace comme on randonne nez au vent, au doigt mouillé, s’ouvre à nouveau au grand angle, au grand large, et ainsi de suite. L’œil n’est jamais dans la saisie immédiate d’une forme fermée sur un fond, mais glisse sur les reliefs, les courbes d’horizon, les interstices des branches, le jeu vibrant des feuillages, les percées discrètes. Il n’y a pas d’aboutissement, on y revient toujours, parce qu’au fond on y prend un doux plaisir que je ne saurai expliquer.
C’est en ce sens que cette peinture, littéralement, donne à voir : un regard épuré des scories de l’interprétation qui souvent s’approprie; regard qui se dénude pour une expérience de l’étrange altérité, en s’approchant de l’humilité des matières ; regard où j’ai l’impression, confuse, sans doute illusoire, mais si émouvante, de retrouver la vision originelle sur le monde. »
Loïc Buthaud, professeur de philosophie en licence d’arts appliqués (DNMADe) à SFDA, Chambray-lès-Tours